Zoom sur la Mayenne en été

Que connaissent les citadins des mois de juillet et d'août, à part les vacances à la plage ou à la montagne?
Que connaissent-ils des rythmes de la nature en ces deux mois riches en perspectives? Que connaissent-ils des rythmes de la nature en général?
Ces mois sont déjà des mois de déclin; juin est le mois central de l'année, une apogée mais aussi le début de l'été.
C'est quand même dommage de penser que l'été n'évoque que le repos; au mieux la mer et le soleil, et au pire les maillots de bain et les régimes. Bien que juin soit le début de l'été, c'est un mois qui évoque la fin, le relâchement, l'oubli, le laisser-aller, ... Tout doit rester derrière nous.
Juillet et août sont donc comme des no man's lands. Des terres inhabitées. Dans la grande uniformisation des rythmes, tout le monde part sans laisser d'adresse.
La seule activité est celle des agriculteurs qui récoltent les fruits de leur année. Sauf que, ayant dit cela, je ne suis pas avancée parce que cette évidence n'évoque rien pour moi. Assise sur le perron de la maison de mes vacances, j'entends au loin un tracteur, et je ne sais rien du pourquoi de sa présence ici. Je n'ose à peine poser la question à mon hôte. J'ai préféré prendre ces quelques photos et ces quelques notes pour rendre compte de cette impression d'étrangeté que créent en moi ces paysages.


Du haut de son donjon
Penché sur la colline
Le seigneur du château
Surveille ses trois filles

Fruits fleurs et céréales
Ponts routes et rivières
Villes forêts et champs
Trois fois trois neuf trésors

Il déplace les pièces
Du grand jeu politique
Sur le grand échiquier
Des terres qu'il possède

La surface du monde
Tapis d'herbes et d'arbres
Suit les traits d'un dessin
Etranger à l'espace

Contraintes oubliées
Clotures végétales
Forment des chemins creux
Echappant aux regards




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(c) Photographies et poème de Nathalie Labrousse.